Une fois compris le fonctionnement cérébral, il devient aisé de comprendre celui de l’hypnose et les raisons de son efficacité.
Le problème se situe donc au niveau émotionnel et même si cela parait intellectuellement satisfaisant d’en comprendre les raisons avec son cerveau conscient, cela ne permettra pas pour autant d’y apporter une solution…
Car ce n’est bien évidemment qu’en agissant au niveau émotionnel que l’on peut apporter une solution à un problème d’origine émotionnelle !
Et là est le rôle de l’hypnose : Permettre l’accès au cerveau émotionnel et lui fournir les moyens du changement.
Il faut donc d’abord obtenir l’accès au cerveau émotionnel. Or, le plus souvent dans notre vie, un contrôle conscient, logique, critique, empêche ou limite l’accès au cerveau émotionnel.
Ce contrôle conscient disparaît naturellement dans certaines circonstances qui sont, par exemple, les grands stress, les grandes confusions, les grands plaisirs et les grandes relaxations. Dans ces circonstances, on passe dans un état de conscience différent de celui que l’on a le plus souvent, un état de conscience modifié ou plutôt élargi, où cerveau gauche conscient et cerveau droit émotionnel sont tous deux accessibles et en réception.
L’exemple type est l’accident de voiture : Vous perdez le contrôle de votre voiture qui glisse pendant 2 ou 3 secondes et ces 2 ou 3 secondes paraissent interminables. A cet instant précis, vous êtes en conscience élargie : Vous êtes conscient, bien sûr, mais votre cerveau conscient ne vous sert plus à rien. Les 2 ou 3 secondes, qui ne sont en fait que 2 ou 3 dixièmes de secondes, vous les vivez intensément par le biais de votre cerveau émotionnel et ….vous vous en souviendrez longtemps !
Les techniques d’hypnose vous permettant de vous débarrasser de ce contrôle conscient et de passer en conscience élargie sont nombreuses, lentes ou rapides, à base le plus souvent de relaxation ou de concentration. Le choix entre ces différentes techniques se fait selon les sujets et les situations.
Quelque soit la technique choisie, elle vous permet de passer dans un état de conscience élargie : Vous êtes toujours parfaitement conscient, mais votre cerveau émotionnel est là, en réception, ce qui est essentiel car c’est la personne au monde qui vous connaît le mieux : Non seulement Il connaît tous vos problèmes ( les vrais, pas l’idée que vous en avez) ainsi que toutes les vraies raisons de vos problèmes, mais il est capable de reconnaître et d’utiliser toutes les solutions qui se présentent à lui.
Il est alors possible de proposer à votre inconscient des suggestions directes, indirectes ou métaphoriques qui, si elles sont en accord avec vos souhaits, lui permettront de vous aider à réussir le changement que vous désirez effectuer.
Ceci étant, le cerveau émotionnel n’en fait qu’à sa tête, vous l’aviez remarqué….Et il va continuer, bien sûr : c’est lui qui va choisir parmi les suggestions celles qui lui conviennent le mieux, sans que ni vous ni nous n’ayons la moindre idée de celles qu’il a choisi, et c’est encore lui qui va les utiliser pour se permettre et vous permettre de résoudre votre problème.
Ceci est essentiel, bien sur, car cela confirme que l’hypno thérapeute n’a aucun pouvoir, juste une technique qu’il met à votre disposition pour vous permettre d’avoir accès aux immenses ressources de votre cerveau émotionnel et de les utiliser comme bon vous semble, aux seules conditions que vous en ayez envie et que ce soit bon pour vous.
Cette action de l’hypnose se fait donc en profondeur, au niveau de la composante émotionnelle, inconsciente, du problème. Elle est orientée non pas vers la raison du problème mais vers sa solution et se situe le plus souvent à deux niveaux :
A l’origine du problème, bien sûr, en permettant de changer non pas le passé mais la lecture que l’inconscient a du passé
Mais également au niveau de ses manifestations, en transforment en plaisir le fait de s’en débarrasser, car on fait beaucoup plus facilement les choses quand on a du plaisir à les faire.
L’hypnose permet donc la mise en accord du conscient et de l’inconscient, de la raison et de l’émotionnel.
Le nombre de séances nécessaires varie selon le problème à résoudre.
Ce nombre est néanmoins toujours limité car l’hypnose, qui fait partie des thérapies brèves, se caractérise par une action dynamique et orientée vers la solution des problèmes.
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LES DIFFERENTS TYPES D’HYPNOSE
Les différents types d’hypnose ne se distinguent que par les particularités techniques leur permettant d’atteindre des objectifs communs : Placer l’hypnotisé dans un état de conscience modifié ou élargi afin de pouvoir lui apporter la matière première au changement.
L’hypnose classique ou traditionnelle est la plus ancienne. Elle se caractérise par sa richesse technique, ses inductions directives, ses suggestions directes et ses métaphores orientées, choisies par l’hypno thérapeute. Le recours à cette hypnose classique est souvent utile, parfois indispensable, comme en hypnoanesthésie.
L’hypnose semi-traditionnelle est elle aussi assez directive au niveau de ses inductions mais elle utilise des techniques de suggestions issues de l’hypnose ericksonienne.
Milton Erickson était un célèbre psychiatre américain, à l’origine de l’avènement actuel de l’hypnose. En hypnose dite ericksonienne, l’induction est guidée à défaut d’être dirigée, les suggestions semblent permissives mais orientées, les métaphores utilisées relèvent de l’anecdote quotidienne. Remarquable techniquement, cette hypnose est toujours assez directive.
Enfin, la nouvelle hypnose, qui a pour but non plus de soigner mais de permettre le développement personnel, utilise les métaphores et certains des outils de l’hypnose ericksonienne et de la PNL.
Alors que penser de ces différentes techniques et laquelle choisir ?
Tout d’abord, autant dire tout de suite qu’il y a autant de manière de faire de l’hypnose qu’il y a d’hypnothérapeutes.
Ensuite, un choix d’école serait limitant.
Il est donc tout à fait inutile de se cantonner à de l’hypnose ericksonienne pour des raisons qui semblent d’avantage liées à l’image de marque qu’à l’intérêt du patient.
Toutes ces techniques sont autant d’outils différents et c’est au cas par cas que le thérapeute choisira celle qu’il utilisera, en fonction du patient et du problème à résoudre.
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L’AUTO HYPNOSE
L’auto hypnose, c’est l’hypnose réalisée par soi-même sur soi-même…Et être capable de s’hypnotiser soi même ou plus exactement être capable de se faire soi même passer en état de conscience élargie sans l’aide de personne est à la portée de tous !
Les techniques d’autohypnose sont simples et vous permettent d’avoir accès, quand bon vous semble, aux immenses ressources de votre inconscient tout en restant conscient.
Il devient alors possible de gérer le stress, les angoisses, les phobies, les états dépressifs ainsi que la douleur, qu’elle soit chronique ou même aigue.
Il est également possible d’augmenter sa mémoire, sa motivation, son plaisir et d’améliorer son intuition, sa créativité ou ses performances.
Les techniques d’autohypnose peuvent vous être enseignées dans les écoles d’hypnose ou par votre thérapeute, ce d’autant qu’il est parfois nécessaire de les maîtriser pour accompagner un changement lors d’une thérapie.
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NEUROPHYSIOLOGIE DE L’HYPNOSE
Une personne hypnotisée est elle dans un état neurologique particulier ?
Cette question est longtemps restée sans réponse.
Mesner et Charcot, à Vienne au 18eme siècle et à Paris un siècle plus tard, étaient persuadés que l’état d’hypnose correspondait bien à un état neurologique différent. Bernheim, au 19ème siècle à Nancy, prétendait lui que, sous hypnose, le patient n’était qu’en proie à la force de son imagination.
En 1950, Hilgard, un psychiatre américain, objectivait la dissociation hypnotique et définissait une échelle d’hypnotisabilité, en ne se basant que sur des observations purement cliniques.
Vers 1970, apparaissait l’hypothèse selon laquelle l’état hypnotique correspondrait à une activation préférentielle du cerveau droit qui est le siège du fonctionnement imaginatif. C’est la raison pour laquelle, encore aujourd’hui et par souci de simplification, on parle de cerveau gauche conscient et de cerveau droit émotionnel ou inconscient.
Ensuite et pendant plus de vingt ans, toutes les tentatives de mise en évidence d’un état neurologique particulier pendant l’hypnose échouèrent.
Ce n’est qu’à partir de 1993, avec l’avènement du PET SCAN ou tomographie à émission de positrons utilisant de l’oxygène 15, qui est un radiotraceur de très courte durée d’action, que les recherches aboutirent enfin : L’état hypnotique correspond bien à un état cérébral particulier, différent de celui de l’éveil que nous qualifierons de standard mais également différent de celui du sommeil.
Prenons un exemple : Si je vous demande maintenant de fermer les yeux et de penser que vous êtes en train de marcher sur un plage, le PET SCAN montrera que ce sont vos lobes temporaux droit et gauche, sièges de l’imagination, qui fonctionnent. Si je vous fais la même demande sous hypnose, ce ne sont plus les lobes temporaux qui s’activent, mais les régions occipitale, pariétale et précentrale, sièges de la vision, des sensations et de la motricité. Vous n’imaginez plus que vous êtes sur une plage, vous y êtes vraiment !
La différence est donc de taille…..
Pour autant, ne nous demandez pas, ou en tous cas pas encore, par quel mécanisme neurobiologique on passe du premier état au second, car à ce jour nous ne le savons pas !
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